La maintenance des aires de jeux est une étape incontournable, mais il n’est pas toujours évident pour les gestionnaires, confrontés à des équipements multiples, bien souvent issus de plusieurs fabricants, de trouver des pièces détachées, des peintures spécifiques… Encore faut-il que la production ne soit pas arrêtée ! Cependant, la sous-traitance, réalisée par des entreprises spécialisées et ‘multimarques’, est la meilleure solution pour s’affranchir de ces contraintes, y compris l’achat de matériels adaptés
à la maintenance préventive (contrôles, entretien) et corrective (réparations).
Selon le décret du 18 décembre 1996, n°96-1136 (art.2), “les aires collectives de jeux doivent être conçues, implantées, aménagées, équipées et entretenues de manière à ne pas présenter de risques pour la sécurité et la santé de leurs usagers dans le cadre d’une utilisation normale ou raisonnablement prévisible”. D’où l’intérêt évident, d’après les conclusions tirées des contrôles obligatoires (de routine, fonctionnels et annuels), d’assurer la maintenance de ces équipements pour se prémunir des risques éventuels de chute/coincement… (un simple boulon, mal vissé, peut-être à l’origine d’accident) et proposer des jeux fonctionnels. Prestataire ou régie ? A la lecture des rapports de contrôle, tout un listing répertorie les quincailleries à commander et les tâches diverses à réaliser : changement de vis/d’embouts spécifiques, remplacement d’une rampe, application de peinture, lestage des gazons synthétiques… Premier réflexe, lorsqu’il s’agit de remplacer une pièce : contacter le fabricant. “La marque, la référence et l’année de fabrication du jeu, ainsi que la référence de la pièce en question sur la notice de montage, doivent être identifiées. Disposer du dossier de base de l’aire de jeux et de tous ses équipements est donc indispensable” indique Sylvain Hubert, président de la société Récré’Action. “Attention cependant, chaque fabricant imposera sa propre nomenclature de pièces détachées, ses délais de livraison et ses frais de port (allant du simple au triple)” ajoute-t-il. D’un fabricant à un autre, tout change ! Sans compter que les gestionnaires d’aires de jeux doivent parfois s’équiper d’un outillage spécifique pour installer une nouvelle pièce (un tourne-vis cruciforme n’est pas toujours la solution à tout !). Cependant, les vis et embouts, les lattes en bois et certains pièces métalliques peuvent être facilement remplacés. Par contre, pour effectuer une opération particulière (lestage du gazon synthétique, tamisage du sable…), des techniciens habilités (formation type ‘TPAJ’), munis de machines spécifiques sont mobilisés. Et rien que le coût d’un décompacteur de sol fluent est estimé à 1 500 € TTC ; une simple machine à conducteur marchant, destinée à brosser un gazon synthétique, vaut, à l’achat, la modique somme de 5 000 € TTC ! Peut-être vaudrait-il-mieux faire appel à un prestataire, équipé et habilité à effectuer ces tâches… “L’externalisation permet sans aucun doute d’éviter les déboires organisationnels et les situations gênantes dans le cadre desquelles le gestionnaire peut être tenu responsable.
L’externalisation à une entreprise multimarques est préférable pour de nombreux gestionnaires, en particulier ceux ne disposant pas des moyens humains, matériels et de l’outil informatique adéquat. Elle permet de se décharger de la lourdeur logistique et administrative associée à ces besoins, de s’as-surer de la qualité de la maintenance, et enfin, de transférer une part de responsabilité en cas de problème : accident ou contrôle de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation, et de la Répression des Fraudes). Faire appel à un prestataire, c’est profiter : de sa grande connaissance des équipements (toutes marques confondues, matériaux…), de son expérience en contrôle d’aires de jeux, car les points faibles des équipements sont connus des équipes, de la garantie que les pièces détachées sont les bonnes, grâce à une large base documentaire (fiches tech-niques, notices de montage…), de prestations effectuées par des techniciens disposant d’un équipement adapté à la maintenance des aires de jeux” développe le président de Récré’Action. Indirectement, les jeux ont une durée de vie plus longue. “Une chose est sûre, que ce soit en interne ou par un prestataire, la maintenance des aires de jeux est un travail minutieux qu’il faut mener avec le plus grand sérieux. Il faut garder à l’esprit que notre prestation doit garantir la sécurité des enfants, voire de jeunes adolescents. Peut-être ne faut-il pas être aussi ‘catégorique’ car le travail complémentaire du maître d’ouvrage et d’une entreprise spécialisée peut être à la fois judicieux et économique. En effet, lorsque cela est possible, la collectivité se réserve le contrôle et confie à un prestataire la maintenance des équipements. Dans ce style de fonctionnement, chacun devient complémentaire de l’autre” indique Denis Bain, directeur général de Positive, filiale de Proludic. Que faire sur les jeux qui ne se font plus ? Bonne question, car les agents y sont souvent confrontés, certaines aires de jeux étant en bon état mais vieillissantes. Pour les équipements dont la fabrication est arrêtée, les gestionnaires ont malgré tout plusieurs alternatives : faire jouer les garanties des fabricants. “Les principaux fabricants sont en mesure de fournir la pièce détachée durant 10 ans. La société Proludic peut même exceptionnellement fabriquer.
Rappel des contrôles obligatoires
La norme NF EN 1176-7 précise différents types de périodicités et de contrôles auxquels les gestionnaires des aires de jeux doivent se soumettre.
Tout d’abord, un contrôle de routine (en fonction de la fré-quentation et utilisation du site), qui consiste à vérifier la bou-lonnerie et la visserie, à constater les dégâts, les vols, l’usure du temps… Bref, observer la moindre défaillance et identifier les risques potentiels. La plupart du temps, ce sont les agents du service des jeux qui en ont la charge.
Deuxième étape : le contrôle fonctionnel, effectué tous les 1 à 3 mois par une société de maintenance (ou agents formés) et réparti comme suit : contrôle d’usure (planchers, barreaux, chaînes, câbles…), de la stabilité du jeu, de la propreté et des éléments de fixation.
Enfin, le contrôle annuel principal, réalisé généralement à l’aide d’un logiciel de saisie. L’état du sol, la propreté générale, les surfaces de sécurité, la stabilité de la structure, le ‘bouchage’ des tubes à leurs extrémités… sont vérifiés par les prestataires. Toutes les normes en vigueur sont vérifiées (toboggans, jeux sur ressort, balançoires…). Un contrôle des sols amortissants est aussi réalisé pour tester l’absorption de l’impact.
Cependant, pour gagner du temps et profiter de la présence de professionnels, la maintenance (remplacement des pièces usagées, nettoyage haute pression, injection de silicone pour réparer une fissure…) peut être réalisée en même temps que le contrôle. Certaines entreprises proposent même des contrats de maintenance à l’année.
• faire jouer les garanties des fabricants. “Nos pièces de re-change d’origine pour tous les modèles seront disponibles pendant 10 ans après l’arrêt de la production” soutient la société Kompan ; • fabriquer la pièce détachée sur mesure, en s’assurant que cette dernière présente les mêmes dimensions et la même qualité que la pièce d’origine. En régie, un atelier ‘serrurerie’ peut être mobilisé ; • trouver une pièce alternative chez un autre fabricant, si celle-ci est de même nature (exemple : un siège de balançoire) ; • supprimer la ou les modules de jeux trop endommagés (exemple : suppression d’un toboggan sur une structure multi-activités avec la mise en place d’un garde-corps) ; • remplacer tout simplement le jeu, car investir dans de nouveaux équipements permet de se prémunir d’une maintenance trop coûteuse.
Source : Article Aménagement et Aires de jeux , ESPACE PUBLIC ET PAYSAGE – Mai 2017